HANTE PAR LA MORT Les flashs des appareils photos crépitaient, les journalistes s’agitaient, et moi, je gardais mon calme. J’étais en conférence de presse, et j’allais annoncer quelque chose de très important à mon public ce jour-là. « Bonjour à tous, bonjour à toutes. Je vais être direct et bref. Si je suis ici en ce jour, c’est pour vous annoncer que je mets un terme à ma carrière de boxeur professionnel » La foule s’excita encore plus, sous le choc de ma déclaration. Je regrettais amèrement cette décision, laissant derrière moi vingt ans d’une magnifique carrière et un titre de champion du monde poids lourds. « Chers amis, si je prends cette décision aujourd’hui, c’est qu’un événement a bouleversé ma vie. Oui vous le savez tous. C’est le combat du dix juin deux mille huit. Ce jour-là, je me préparais à affronter le champion espagnol de boxe anglaise, Juan Hernandez. C’était la finale européenne qui allait déterminer le champion d’Europe. Il était un grand boxeur, plus de deux mètres, cent vingt kilos, les cheveux bruns très courts, la peau mate et des bras énormes il était deux fois champion du monde, septuple champion d’Espagne, champion d’Europe, et il était le plus grand boxeur espagnol de tous les temps. J’étais chaud comme la braise, pour remporter ce titre et compléter mon palmarès de triple champion du monde, quadruple champion d’Europe, sextuple champion de France et une fois champion des Amériques, du temps où j’habitais encore là-bas. Cela s’annonçait comme un combat au sommet. Au moment du combat, nous arrivâmes sur le ring sous les applaudissements de milliers de personnes. Le combat commença. Nous arrivions au quatrième round et j’avais une légère avance sur mon adversaire. Nous étions au bord du ring, lorsque je lui donnai un crochet d’une telle puissance qu’il fut projeté par-dessus la troisième corde et tomba hors de l’arène. Le public était sous le choc mais exalté par ce qui venait d’arriver. Je m’attendais à ce qu’il se relève, et