Litterature
En 1931, Beckett écrit un essai intitulé Proust, où il s’intéresse au thème du temps et de la mort chez l’auteur de la Recherche mais aussi à l’expérience de la création littéraire qu’il rapproche d’« une expérience religieuse au seul sens intelligible de cette épithète, tout à la fois assomption et annonciation ». Entre 1926 et 1932, il écrit aussi des poèmes et se nourrit de la grande poésie européenne, de Dante à Leopardi, de Shakespeare à Keats. Viennent ensuite ses premiers romans, Murphy, 1938, où Murphy est un double du jeune Beckett, attiré par la philosophie de Descartes à Leibniz et à Geulincx[3], la littérature, la peinture, et où se profilent les éléments de ses futurs romans, la relativité du réel, la folie. De Murphy à Watt (1942-44), à la nouvelle sarcastique Premier amour (1945), se dessine déjà cette humanité qui se dégrade, se fige dans la solitude la plus absolue,