Beaucoup d'étrangères, Françaises du Maghreb, ont écrit sur le Maghreb, surtout en Algérie entre 1919 et 1939, ainsi que jusqu'à nos jours. Certaines ont même pris des pseudonymes arabes (comme Seddik Ben El Outa ou encore Benta Djebel) qui ont dérouté les lecteurs. Plusieurs romancières juives ont également écrit des romans depuis les années 20 jusqu'à nos jours, alors que la plupart résident actuellement en France. Mais mon propos est de m'arrêter uniquement aux Algériennes, Tunisiennes et Marocaines qui écrivent dans le courant de la littérature maghrébine de langue française, pratiquement depuis les années 40. Elles sont de plus en plus nombreuses à publier romans, recueils de nouvelles et recueils de poèmes, sans parler d'essais ou de témoignages, plus nombreuses en Algérie que dans les deux autres pays. Au cours de l'histoire, elles avaient pris la parole et même les armes[1]. Elles prennent maintenant la plume pour dire par elles-mêmes leur attentes, leurs espoirs, leurs refus et leurs désirs.
INVENTAIRE DES AUTEURS ET DES OEUVRES
l°) Tunisie La revue féministe Leïla de 1936 à 1942 "ne fut pas déterminante pour l'éclosion de talents féminins"[2]. Néanmoins elle existait, de même qu'après l'indépendance (1956) a paru pendant quelques années la revue Faîza de l'Union Nationale des Femmes Tunisiennes. Le code de statut personnel (la Majalla) promulgué en 1956, valorisant la promotion de la femme, a sans doute été un adjuvant dans le désir d'affirmation de soi de nombreuses Tunisiennes. Comme la littérature tunisienne est principalement écrite en arabe, il n'est pas sans intérêt de s'interroger sur la présence des femmes dans ce courant en arabe[3]. Depuis l956 nombreuses sont les Tunisiennes qui ont publié des nouvelles dans les revues en arabe (5, en outre, ont publié plus de dix nouvelles dans les revues); 9 des recueils de poésie; 2 ont publié un roman chacune (dont une aussi un recueil de nouvelles).