Lucrece, De rerum natura, fiche
Livre IV
Apologie du poème.
La forme poétique qu’adopte Lucrèce pour exposer les thèses épicuriennes et atomistes, constitue un moyen pour le lecteur d’intégrer les révélations parfois amères dont il se fait le héraut (comme le désintérêt des dieux pour la vie humaine) : « espérant par mes vers captiver ton esprit ». Lucrèce imprègne ses leçons « du doux miel de la poésie ». Cette forme poétique est fondamentale tant pour Lucrèce (captive le lecteur) que pour la philosophie épicurienne : l'apprentissage ne constitue pas un travail, une souffrance, mais un PLAISIR.
Plusieurs apologies de la forme poétique, symbolisée par les Muses, rythment le poème (livre I) Dans cette apologie, Lucrèce revient sur les prétentions de son poème philosophique : « J’enseigne de grandes choses »
Après un résumé des enseignements prodigués précédemment ( dichotomie vide/atomes, la nature de l’âme matérielle, la mort et l’indifférence des dieux…), Lucrèce s’attaque aux images des choses, les phénomènes sensibles visuels. Les images des choses • Comment expliquer la vision de fantômes ?
Dans un premier temps, Lucrèce explique par quels moyens les choses se manifestent visuellement. Les choses émettent de leur surface des simulacres, minuscule corpuscule ayant la forme exacte de l’objet dont il émane. Telles de minuscules mues, les simulacres s’echappent des corps selon leur forme exacte. L’argument central est celui de la couleur : si un corps dégage une image de couleur, les autres corps doivent de même dégager des images nous permettant de les voir telles qu’elles sont. Ces simulacres ne peuvent jamais être isolement perçus (comme les atomes) mais ensemble.
L’argument du miroir, enfin, confirme qu’il existe un flux continu de simulacres : ils rebondissent du corps au miroir, puis du miroir à l’œil, tout en conservant les deux images du corps. Les simulacres n’ont pas de qualités ni de sensibilité en eux-mêmes. Il faut