L’unité des vertus chez zénon et son interprétation citium
Zénon, fondateur du Portique, est aussi le premier des stoïciens à avoir cherché à démontrer l’unité des vertus et, en particulier, leur inséparabilité. Mais sa doctrine est restée obscure à la fois pour ses successeurs directs, qui se sont efforcés de la clarifier, et également pour nous, bien que ce ne soit pas pour les mêmes raisons. Contraire- ment aux anciens, nous n’avons pas accès aux écrits de Zénon et, quand nous …afficher plus de contenu…
Aussi, s’il est juste de dire que tous les hommes « aiment » le bien qu’ils se trouvent désirer (l’argent, les honneurs, le savoir, etc.), seuls certains d’entre eux sont à proprement parler des « amoureux » et des « amants », à savoir ceux précisément à qui l’on a donné le nom du tout.
L’UNITÉ DES VERTUS CHEZ ZÉNON DE CITIUM
17 Cf. Banquet 205a-b et d. Outre l’amour au sens spécifique du terme
(l’amour érotique), Platon mentionne comme espèces d’amour celles relatives à l’argent (κατὰ χρηματισμόν), aux exercices physiques (κατὰ φιλογυ- μναστίαν) et au savoir (κατὰ φιλοσοφίαν). Dans le Phédon, les amoureux de l’argent sont appelés φιλοχρήματος (cf. 68c).
247Pour appuyer ses dires, Diotima fait appel à un exemple plus …afficher plus de contenu…
(Platon, Banquet 206a-b, trad. L. Brisson, modifiée)
On observe ainsi que la définition générique d’erôs à laquelle
Diotima aboutit (celle, donc, qui vaut pour tous les hommes, pas seule- ment les amoureux) se trouve exprimée en des termes puisés très clai- rement dans l’espèce érotique (celle des amoureux et des amants), puisque le désir du bien est désormais compris comme un désir de pro- créer (τίκτειν). Or, une telle manœuvre n’est possible, a priori, que si l’on reconnaît à l’espèce érotique de l’amour (celle-là même qui tire son nom du tout) une nature potentiellement universalisable. C’est cette nature qui permet à l’espèce érotique d’être utilisée comme un genre à l’égard des autres parties ou espèces de l’amour et de