Lutte acridienne
Problématique de I’utilisation des insecticides chimiques dans la lutte anti-acridienne au Sahel
ABOU THIAM faculté Institut des sciences de l’environnement, Dakar, Sénégal
des sciences, université C.A. DIOP,
Introduction
La production agricole des pays du Sahel, déja sérieusement éprouvée par les sécheresses périodiques, l’érosion des sols, la désertification accélérée,doit aussifaire face depuis un certain temps,à un autre fléau très grave : l’invasion desacridiens. Au Sahel, criquets et sauteriaux sont des fléaux anciens.En période d’invasion, larves et groupesd’insectesadultesdétruisent sur leur passage cultures, pâturages,arbres,etc. Chaquejour, un acridien consommel’équivalent de son propre poids en matièresvégétales fraîches. Dans le passéla lutte contre les acridiens a été organiséepar les paysansde diverses manières: - prières, sacrifices, offrandes, etc. - production de bruits violents : tambours,cris, etc. - destruction desinsectespar le feu et la fumée. Actuellement, les produits chimiques constituent le moyen le plus utilisé pour combattre ces insectes(traitement au sol et par les avions). Nous ne nions pasl’intérêt de cette lutte. Elle posecependantun certain nombre de problèmeset d’interrogations au plan de la santédeshommes,des animaux et de I’environnement que nous ne devrions pas occulter. Dans un rapport récent du PRIFASKIRAD [1] est dit ceci, je cite : «L’épandagede millions de litres d’insecticides pour lutter contre le criquet pèlerin (Schistocercu gregaria, Forskal, 1775) sur de vastesétenduesne peut pasrester sanseffet sur les écosystèmes sahélienset sahariens.Tout le monde s’accorde sur ce point, mais les moyens d’évaluer 193
Ahou Thiam
ces impacts et de contrôler les aspectsles plus négatifs sont très mal connus ou difficilement applicablesdans le contexte de la lutte contre une invasion généraliséedu criquet pèlerin.» Nous