Luxe et éthique
Depuis quelques années, il est de très bon ton pour les marques de parler d’éthique, de responsabilité sociale, de développement durable. Cependant, les consommateurs sont de plus en plus regardants, et essayer de surfer sur la vague en faisant du green-washing, ou du « social-washing », se révèle être à double tranchant. Il semblerait que les entreprises se doivent donc d’aborder cette question avec soin : elles doivent répondre aux demandes du consommateur, agir et tenter de faire évoluer certains produits, processus de fabrication, etc. tout en faisant preuve de grande prudence sur la manière de communiquer.
Ce constat est particulièrement vérifiable dans les secteurs où des scandales sociaux ou environnementaux ont déjà eu lieu. Typiquement, l’engagement éthique d’une chaine de restauration rapide sera particulièrement difficile à prouver et à justifier au grand public. Mais il en est de même dans les secteurs où l’engagement éthique primaire, au cœur de l’activité, est faible voire inexistant. Ainsi, Lacroux et Ben Larbi ont souligné que dans le cas du travail intérimaire, il était très délicat pour les entreprises de communiquer sur leur engagement social ou environnemental : « Le secteur du travail temporaire se heurte en effet à de nombreux paradoxes. (…( La précarité et l’intermittence caractérisant la relation intérimaire ainsi que le rôle périphérique assigné aux intérimaires dans les entreprises clientes semblent en effet peu compatibles avec le volet social des politiques RSE ». C’est donc dans les secteurs où il y aurait le plus besoin de faire évoluer les procédés qu’il est le plus difficile de communiquer sur les efforts que l’on fait.
Il en est de même dans le secteur du luxe : les acteurs du luxe et du développement durable se sont longtemps mutuellement ignorés, en considérant qu’ils n’avaient rien à voir l’un avec l’autre. Nous allons rapidement revoir dans une première partie les