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LE SYMBOLISME
D'abord appelés « décadents » par leurs adversaires, les poètes qui réagissent contre la solennité et la froideur de l'école parnassienne préfèrent, à partir de 1885-1886, s'appeler « symbolistes ». C'est Jean Moréas qui lance le mot en août 1885 dans un article du journal Le XIXe Siècle.
Dans contours flous tiennent à la doctrine symboliste elle-même, qui est avant tout refus des classifications.
Le symbole : les symbolistes ont le sens du mystère. Au-delà des apparences, il faut savoir lire les symboles d'un monde idéal. Les « correspondances » entre les sons, les images, les parfums qui fondent l'esthétique de Baudelaire sont reprises et amplifiées.
La musique : la musicalité du vers doit être la première règle. Le sens lui est subordonné. Ce n'est qu'à ce prix que la poésie garde aux mots leur pouvoir magique.
Richesse et rareté du vocabulaire : la puissance évocatoire des sons a plus d'importance que le choix rigoureux du mot précis. Cette tendance peut aller jusqu'à l'hermétisme.
Vers libéré, vers libre : à la suite de Verlaine, les symbolistes privilégient le vers libre ou les rythmes impairs. Ils jugent que la cadence régulière de l'alexandrin, notamment, n'est pas apte à transcrire leur musique intérieure.
La mort de l'éloquence : les symbolistes fuient la solennité de la poésie parnassienne. L'expression intime, l'expression des états d'âme est privilégiée.
Thèmes
L'analogie universelle : dans l'univers, les sons, les couleurs, les parfums se répondent et renvoient à une même idée primordiale que doit exprimer le poème.
Le secret : secret du monde, secret des âmes, tout est secret. Les mots ne servent qu’à approcher les mystères. La rationalité du monde n’existe pas. Il ne faut pas exprimer ou expliquer, mais suggérer.
Le sacré : le poète est un voyant, capable de déchiffrer les mystères du monde, ses « hiéroglyphes ». Les symbolistes développent toute une mystique. Les thèmes de la mort, du crépuscule, de