Machivel chapitre 18
Chacun comprend combien il est louableMachiavel va opposer ici ce qui est en principe louable à ce qui l'est de fait. En effet «Il y a certaines qualités qui semblent être des vertus et qui feraient la ruine du prince, de même il en est d'autres qui paraissent être des vices, et dont peuvent résulter néanmoins sa conservation et son bien-être.» Le Prince, ch. XV. pour un prince d'être fidèle à sa paroleLa question de la loyauté et du mensonge est au coeur de toute la philosophie morale depuis l'Antiquité. Sur cette question aussi Machiavel oppose la théorie («chacun comprend ...») et la pratique («nous avons vu ...»). La question de savoir ce que doit faire le prince reviendra une fois encore à se demander ce qui est le plus avantageux du point de vue de l'efficacité politique. et d'agir toujours franchement et sans artifice. De notre temps, néanmoins, nous avons vu de grandes choses exécutées par des princes qui faisaient peu de cas de cette fidélité et qui savaient en imposer aux hommes par la ruseLe pouvoir s'impose de trois façons : par la loi, par la force matérielle et par la ruse. L'art de gouverner, c'est l'art de recourir à l'une ou l'autre de ces «armes» ou à leur combinaison pour «en imposer», c'est-à-dire gagner l'assentiment de ses sujets. Alain reprendra cette idée que tout pouvoir repose en fin de compte sur l'opinion : «tout pouvoir persuade...».
Il ne faut pas oublier cependant que, même pour Machiavel, le prince est d'abord un législateur. Si savoir user de la force physique et de la ruse est si important, c'est qu'il ni a pas de bonnes lois sans de bonnes armes. (Ch. XII). Nous avons vu ces