Madame bovary, scène d'agonie
Notre extrait est tiré de l’œuvre de Flaubert « Madame Bovary ». Ce roman réaliste, Flaubert l’a écrit dans un but thérapeutique: pour se soigner de l’échec cuisant que lui avait prodigué la « tentation de St Antoine ». Inspiré d’un fait divers, ce roman relate la vie plate et monotone d’une femme embourgeoisée qui cherche une reconnaissance sociale.
Cette femme, Emma Bovary, s’est mariée avec le médiocre médecin de campagne Charles Bovary. A la recherche de passions et assommée d’ennuis, elle ignore l’amour pur de son mari et prend des amants. Au cours du roman, Emma s’adonne à de nombreux vices qui finiront par la perdre. Finalement, accablée de dettes et délaissée par ses amants, elle s’empoisonne à l’arsenic.
Dans l’extrait, Charles et Emma assistent à cette mort lente, conséquence de l’empoisonnement. Par notre analyse, nous verrons comment Flaubert a juxtaposé les deux différentes perceptions du couple confronté au spectacle de la mort, et comment l’évolution de cette agonie se déroule dans un environnement lugubre et noir d’une mort violente et sale. Nous étudierons d’abord le rôle des personnages, leurs sentiments, leurs perceptions puis nous aborderons le thème de la mort et quel aspects celle-ci prend-t-elle dans le texte.
Le début de l’extrait expose le point de vue d’Emma; il y a une focalisation interne. En effet, on remarque que le champ lexical des sensations domine : «saveur»; «âcre»; «sentait»; «entrevit»; «souffrait» ; «entendait» ; «battement»; «bruits»; «nausée»; «peur»; «émotions»; «vomir» ou encore «froid de glace». Emma est à l’écoute de son corps car elle attend les effets du poison. Nous avons un panorama détaillé de sa perception où ses sens sont exacerbés : -l’ouïe : «Elle entendait le battement de la pendule, le bruit du feu, et Charles, debout près de sa couche qui respirait. » -le goût : «elle but une gorgée d’eau » ou « Cet affreux goût