Madame bovary
Après l'échec de la Tentation de Saint Antoine auprès de ses amis Bouilhet et Ducamp, Flaubert décide de se guérir de se qu'il appelle son « cancer lyrique » en s'inspirant d'un fait divers qui avait défrayé la chronique normande, l'affaire Delamare. Oeuvre réaliste, Madame Bovary (1856) évoque la désillusion d'une jeune femme imprégnée de ses lectures romanesques. Face à une réalité décevante, elle s'adonne à des rêveries où se mêle l'exotisme et la fuite avec son amant... Emma Bovary imagine ici sa future vie en Italie, en compagnie de son amant Rodolphe.
Nous nous demanderons en quoi la rêverie d'Emma est-elle à la fois le signe d'une illusion et d'une désillusion.
I) Une rêverie romantique
II) Une rêverie illusoire
I) Une rêverie romantique
1) Le vertige d'une fuite éperdue
La puissance de la rêverie d'Emma réside dans sa capacité à s'inscrire dans un monde imaginaire et à vivre une autre temporalité.
Le motif de la fuite effrénée «au galop de quatre chevaux », associé à la passivité d'Emma, suggère un abandon total, comme si elle était enlevée.
Le rêve associe également vitesse (« au galop ») et durée (« depuis huit jours ») d'où une impression d'éclatement du temps et de l'espace, d'un vertige qui l'entraîne vers un point de non-retour, ce que confirme le texte à la ligne 2 (« d'où il ne reviendraient plus »)
La capacité d'Emma à ressentir et à vivre son propre rêve est admirablement suggérée par la force du style. La phrase « Ils allaient, ils allaient, les bras enlacés, sans parler » évoque, par son rythme isométrique et ses assonances, le galop des chevaux et l'abandon d'Emma.
2) L'exotisme d'un pays nouveau
La découverte de quelque cité splendide: apparaît une sorte de mirage en plongée (« du haut d'une montagne »). Elle semble, à travers la rêverie d'Emma, splendide.
C'est un monde indéterminé, disparate, qui associe la terre « cité ») et la mer (« navires » ou encore les