Madrigal Ronsard
* madrigal : courte poésie galante
I) Le fou d’amour
A) Les symptômes du mal d’amour
- Le vocabulaire de la souffrance est omniprésent et appartient au lexique de la maladie : langueur (vers 10), fièvre (vers 12), souffrir (vers 7), furieux = pris de folie (vers 14).
- Les contradictions de l’état amoureux sont marquées par des antithèses qui montrent le déséquilibre qui mène à la folie : « Bonheur qui me fuit » (vers 5), « front joyeux et langueur extrême » (vers 10), « chaud, froid » (vers 12).
- L’intensité des sensations et des sentiments se révèle dans les procédés d’amplification : les adjectifs hyperboliques comme « furieux » accentué par la diérèse, « «fatal », « extrême » ou encore par l’accumulation d’infinitifs comme « rester, songer, penser […] oublier et ne vouloir ».
- Les anaphores « Si c’est aimer » au début des trois premiers quatrains miment l’aspect obsessionnel et répétitif des atteintes de ce mal d’amour.
C’est donc un amoureux souffrant et sans espoir qui s’exprime et quand on songe à la différence d’âge entre les deux personnes, on peut penser à une sorte de chant du cygne du poète. La dame aimée, si inaccessible, est d’ailleurs fort peu évoquée dans le poème,