Man ray « cinéaste »
Ses premiers essais filmiques naissent de la collaboration avec Marcel Duchamp et témoignent de sa curiosité vagabonde, de son génie d’expérimentateur et de son esprit iconoclaste. Arrivé à Paris en 1921, c’est durant cette décennie qu’il réalisera ses quatre principaux films qui feront de lui un des principaux protagonistes du cinéma d’avant-garde. Un cinéma aussi radical que ses images ou ses objets. Il ira même jusqu’à revendiquer cette énigmatique et hypothétique signature « Man Ray, directeur de mauvais movies » au bas d’une lettre envoyée le 8 Juin 1921 à Tristan Tzara.
Man Ray a aussi aidé Marcel Duchamp avec la cinématographie de son film le Cinéma Anémique (1926). Il a personnellement tenu la camera sur le « Ballet Mécanique » de Fernand Léger (1924). Il également est apparu dans le film de René Clair « l'Entracte » (1924), dans une scène brève jouant aux échecs avec Duchamp.
« Des films inspirés et convulsifs » :
Man Ray ne veut faire ni des films abstraits ou expérimentaux :
"Le cinéma abstrait n'a aucun avenir. L'influence du surréalisme sur le cinéma est inévitable ; il le sauvera peut-être de la nullité de l'abstraction et de la banalité de la technique du bon sens", déclare-t-il en 1936. ni des films tentant d'imiter la réalité :
"Toute forme d'art qui tend vers une plus grande fidélité de reproduction de la réalité ou à la confusion avec celle-ci est un art inférieur", mais des films inspirés et convulsifs :
"Je crois encore en un sourire facile qui illumine le monde et j'ai pour ambition de donner une impression de production colossale en une heure de travail par jour".
La réalité et le rêve mêlés, tout le reste n'a pas d'intérêt.
Il rêvait d’un cinéma total (en relief, odoriférant…).
Ses films sont souvent le fruit du hasard, d’une commande, d’une rencontre. Il