Manifestation du complexe de castration chez la femme
11049 mots
45 pages
{draw:frame} Manifestation du complexe de castration chez la femme Les phénomènes psychologiques que nous attribuons au complexe dit de castration de la femme sont si nombreux et divers qu’il n’est pas possible d’en rendre un compte exhaustif dans un exposé, si détaillé soit-il. Ces questions se compliquent encore par leurs multiples relations avec des processus biologiques et physiologiques. Aussi l’analyse qui suit ne prétend-elle pas éclairer sous toutes ses faces le problème de la castration féminine, mais elle se limitera à une évaluation purement psychologique d’un vaste matériel clinique. I Bien des êtres féminins, enfants ou adultes, souffrent par moments ou en permanence du fait d’être nés filles. En outre, la psychanalyse nous apprend qu’un grand nombre de femmes ont refoulé le désir d’être homme; nous rencontrons ce désir dans toutes les productions de l’inconscient, en particulier dans les rêves et les symptômes névrotiques. La fréquence extrême de ces observations suggère que cette orientation du désir est courante, et commune à toutes les femmes. Si nous adoptons ce point de vue, nous voici obligés de soumette à un examen approfondi et sans préjugés les faits que nous dotons d’une portée aussi générale. Fréquemment, les femmes sont parfaitement conscientes de ce que beaucoup de phénomènes de leur vie mentale naissent d’une intense aversion pour la condition féminine; mais les motifs d’une telle aversion restent parfaitement obscurs pour un bon nombre d’entre elles. Certains arguments sont indéfiniment repris pour expliquer cette attitude: la fille serait dès l’enfance défavorisée par rapport au garçon, car on accorde à celui-ci une plus grande liberté, plus tard, l’homme fait choix d’une profession à son gré et peut élargir le champ de ses activités, étant soumis à beaucoup moins de restrictions, dans sa vie sexuelle en particulier. Cependant, la psychanalyse nous montre que des arguments conscients de cette sorte ne possèdent qu’une