Marcher d'un grave pas
Introduction
Parti de Rome en 1453, le poète humaniste Joachim DU BELLAY est connu outre les émotions nés de sa rencontre avec les ruines de Rome, les déconvenus que lui réservaient un emploi sulbaterne peu propre à satisfaire ses grandes ambitions. Blessé dans son amour, il regarda dans les Regrets, la horde de courtisans romains dont il souligne, dans le sonnet Marcher d’un grave pas, le ridicule. En quoi l’ironie est-elle ici au service du poète ? Nous montrerons, à la fois ce caractère ridicule des courtisans, leur moralité des douteuses et comment le poète se livre dans Marcher d’un grave pas à un portrait de lui –même sans complésance .
I. Le ridicule des courtisants II. Moralité douteuse III. Portrait qu’il fait de lui-même sans complésance
I. Le ridicule des courtisans
DU BELLAY choisit de monter des courtisans en train de marcher « … ». Il s’y prend de telle manière que l’on ne sait plus s’il on a affaire à une cour ou à une basse-cour. Ils circulent avec une solennité « v. 1-2 » . Le rythme des deux prmiers vers, souligné par la répétition de « grave » et d’un enjambement, reconstitue une démarche mécanique étudiée, renforcé par les termes « balancer » et « répondre de la tête » qui peut-être comparé au regard et au sérieux d’une volaille. Ces créatures parlent avec un rythme ternaire « Meser non », « Meser si ». On pourrait apparenter ce vocabulaire à un paon.
Le rire est ici ironique, et il s’aggrave d’un jugement moral.
II. Moralité douteuse
Le mode infinitif, souvent employé dans le poème, pourrait suggérer qu’il s’agit « d’un mode d’emploi de la cour pontifical» : « marcher », « balancer ». Il faut attendre le vers 12 « » pour savoir qu’il s’agit de tout autre chose. On a ici une atmosphère de livre de cuisine et le vers 5 « » permet de rajouter un ingrédient pour faire le grand chef. Leurs attitudes correspondent à des codes qu’ils doivent appliquer