Le processus social de construction de l'acte électoral
En démocratie, les dirigeants ne sont pas « élus » mais « se font élire ». Ce constat, formulé par Moisei Ostrogorski dès la fin du XIXe siècle, invite à considérer le vote moins comme le résultat de l’intérêt spontané des individus pour la politique que comme le produit d’un travail d’enrôlement des citoyens par les professionnels de la politique (Ostrogorski, 1903). La sociologie de l’opération électorale implique l’évolution des pratiques administratives, des règles juridiques et des dispositifs matériels relatifs à l’organisation du scrutin dans une conjoncture politique à chaque fois différente. Le vote comprend toutes les actions, inscrites dans un espace social donné, ayant pour finalité l’élection, et peut être défini comme une politique électorale. « Voter est un droit, c’est aussi un devoir civique ». Telle est la phrase inscrite sur la carte d’électeur que tous les citoyens sont censés posséder.
Il est intéressant de s’interroger sur le processus social de construction de l’acte électoral, les documents que nous avons à traiter sont de nature diverse, le document 1 est un extrait de la définition de l’acte électoral issu du dictionnaire du vote écrit par Yves Deloye qui est professeur de science politique à l'université Paris I Panthéon-Sorbonne. Il occupe les fonctions de secrétaire général de l'Association française de science politique depuis 2003 et de directeur de la rédaction de la Revue française de science politique depuis 2009.C'est un spécialiste de sociologie historique du politique et de sociologie de l'acte de vote. Il a enseigné à l'Institut d'études politiques de Strasbourg et à l'Institut d'études politiques de Paris. Le document 2 est un extrait de Souvenir écrit par Alexis-Henri-Charles Clérel, vicomte de Tocqueville, issu d’une famille légitimiste de la noblesse normande, né à Paris le 29 juillet 1805 et mort à Cannes le 16 avril 1859,il fut un penseur