Marie antoinette vicime ou coupable?
« Nous savons pour certain que l’Angleterre et le roi de Prusse veulent gagner la Barry. La France pateline avec la Prusse. Le roi est faible, ses alentours ne lui laissent pas de réfléchir et de suivre son propre sentiment.
Vous voyez par ce tableau combien il importe à la conservation de l’alliance qu’on emploie tout pour ne pas se détacher dans ce moment de crise. Pour empêcher ces maux, il n’y a que ma fille : il faut qu’elle cultive par ses assiduités et tendresses les bonnes grâces du roi, et qu’elle traite bien la favorite.
(…) l’alliance en dépend », écrit-elle en
1772.
Décrite comme un être « moyen » par Stefan Zweig, dans sa biographie psychologique de la souveraine, Marie-
Antoinette n’aurait pas senti en elle-même « la nécessité (…) de se poser des questions tant que le destin ne lui en pose pas ». Ainsi donc, si la Révolution n’avait surgi, Marie-Antoinette aurait-elle continué à se complaire dans son univers de plaisirs ?
Éprise d’elle-même, rien ne lui importe plus, selon Zweig, que son amusement.
En atteste son goût pour le jeu. Ses escapades parisiennes la mènent à l’Opéra ou à la Comédie-Française, et c’est souvent lorsque l’aube se lève qu’elle s’en retourne à Versailles.
« Dans l’étourderie de sa folle jeunesse,
Marie-Antoinette s’imagine que le monde entier est content et sans souci parce qu’elle-même est heureuse et insouciante », écrira Zweig. Néanmoins, les vivats qui suivent alors ses sorties renforceront son assurance. Et donc son orgueil.
C’est seulement lorsque l’histoire l’arrache à son théâtre rococo qu’elle prend conscience de la futilité de son rôle de jeune première. Avant cela, les