Marivaudage
« Marivaux se fit un style si particulier qu’il a eu l’honneur de lui donner son nom ; on l’appela « marivaudage ». c’est le mélange le plus bizarre de métaphysique subtile et de locutions triviales, de sentiments alambiqués et de dictions populaires »
Il le rapproche également d’autres termes tels que le libertinage et le badinage.
Marivaux, à la fin du xviiie siècle, était accusé de ne pas parler le français ordinaire (mais d’Alembert, 1785 évoque surtout le style de ses journaux et romans), de pécher contre le goût, et quelquefois même contre la langue, parce que ses phrases semblaient artificielles et maladroites, ses figures trop recherchées et obscures, et qu’il créait même des mots nouveaux comme cette locution verbale qui nous paraît maintenant si courante, mais qui n’existait pas encore à l’époque, tomber amoureux (avant, on disait se rendre amoureux). Ainsi Palissot, le célèbre ennemi des philosophes, écrit-il en 1777 :
« Ce jargon dans le temps s’appelait du marivaudage. Malgré cette affectation, M. de Marivaux avait infiniment d’esprit ; mais il s’est défiguré par un style entortillé et précieux, comme une jolie femme se défigure par des mines. »
Dès le xviiie siècle donc, le mot marivaudage a un