Marivaux
Né d'un père directeur des monnaies à Riom, où il vécut quelques années, il fit des études de droit, obtint une licence d'avocat en 1721, mais n'exerça jamais ce métier, préférant se tourner vers une carrière littéraire. Il commença sa carrière littéraire en publiant d'abord un récit puis un roman parodique sur le modèle des épopées burlesques du XVIIe siècle ainsi que des Lettres sur les habitants de Paris. Ruiné par la banqueroute de Law, il se consacra entièrement à la littérature pour subvenir à ses besoins. Dès lors, sa vie se confondit dans une large mesure avec son œuvre de dramaturge et de romancier. L'œuvre de Marivaux s'organise autour d'une question centrale, celle de la sincérité, développée tout au long de sa carrière de dramaturge, mais aussi de moraliste et de romancier. En une vingtaine d'années, il renouvela profondément le registre de la comédie, approfondissant sa réflexion sur les motifs de l'amour-propre, de la tromperie ou de l'imposture, dont il analysa les innombrables variations dans ses pièces de théâtre où la subtilité et la légèreté cachent, le plus souvent, une extrême gravité. Son terrain de prédilection restait quand m^me l'amour, thème auquel il consacra de nombreuses œuvres. Marivaux a, en rupture avec Molière, renouvelé le genre de la comédie en la fondant sur l’amour naissant traduit en un langage délicat, un jeu de séduction par le langage, par la suite appelé « marivaudage ». Marivaux est un polygraphe : il est non seulement l’auteur de pièces de théâtre mais aussi de romans (La vie de Marianne et Le paysan parvenu) et, en tant que journaliste, d’articles de presse écrite. Inscrit dans la lignée des moralistes du XVIIe siècle, comme La Bruyère, La Rochefoucauld, et de leurs devanciers que sont Montaigne et Pascal, le théâtre de Marivaux soulève