Marketing touristique
Marianne Chouteau, Ludovic Viévard - Janvier 2007 -
Résumé
Identifiée depuis le XIXe siècle comme moteur des sociétés modernes capitalistes, l’innovation fait l’objet de toutes les attentions de la part des économistes, politiques, décideurs, etc. Innover, c’est créer du nouveau. Certes. Mais pas seulement et pas si facilement. Tout d’abord, il faut fixer les termes, donner des définitions et s’accorder sur le sens. Les formes d’innovation ne sont pas toutes les mêmes : si certaines induisent de forts bouleversements lorsqu’elles sont introduites – Internet par exemple – d’autres sont plus indirectes ou remplacent que très progressivement la technologie les précédant – le DVD par exemple qui chasse petit à petit le VHS. Très tôt dans son histoire, l’innovation a fait l’objet de modélisation. Les premiers modèles datent, en effet, de la fin du XIXe siècle avec Schumpeter qui la voyait comme le résultat d’un phénomène inexpliqué, placé entre le progrès technique et le marché. Ce modèle de la « boîte noire » fut celui qui domina longtemps la pensée théorique de l’innovation. Mais au XXe siècle d’autres voix se firent entendre et identifièrent l’innovation non plus comme un résultat mais comme un processus constitué de différentes étapes allant du progrès technique au marché en passant, de façon linéaire et hiérarchique, par la R&D, l’étude de marché, etc. Un pas avait été franchi. Pourtant, ce modèle linéaire et hiérarchique fut lui aussi remplacé au cours des années 1980 par le modèle de S. Kline et N. Rosenberg, « The Chain linked model ». Ce dernier implique trois composantes essentielles : l’innovation n’est ni linéaire ni hiérarchique, il s’agit d’un processus où la conception est centrale et, enfin, il s’agit d’un processus où les « feeds back » sont envisageables à chaque étape. Toutefois modéliser l’innovation n’a de sens que si on confronte la théorie aux expériences de terrain. La parole donnée aux acteurs de la