Marx
Les crises, lorsqu’elles sont aussi profondes que celle que nous vivons actuellement, relancent forcément le débat sur la viabilité du système capitaliste. Or, Karl Marx est l’un des tout premiers à s’être posé cette question, alors que l’économie de marché n’en était encore qu’à ses balbutiements.
Challenges titrait il y a peu "Karl Marx : une analyse toujours actuelle". En Allemagne, les ventes de son oeuvre majeure Das Kapital ont été multipliées par trois au cours de l’année 2008, selon la maison d’édition Karl-Dietz-Verlag et le quotidien allemand Neue Ruhr Neue Rheinzeitung.
Tout le monde connaît l’idéologie marxiste. Si les conclusions tirées de ses analyses sont hautement subjectives, il n’en reste pas moins que l’auteur du Capital fut un économiste important. Il a apporté plusieurs avancées théoriques à la science économique. Il a repris et approfondi la théorie de la valeur travail de penseurs classiques (dont les conclusions sont pourtant opposées) tels qu’Adam Smith et, surtout, David Ricardo.
La théorie de la valeur travail considère que le prix d’un objet dépend avant tout de la quantité de travail nécessaire pour produire ce bien.
Qu’a-t-il apporté à la théorie de la valeur travail ?
Karl Marx retient l’analyse proposée par David Ricardo et estime donc que le prix du marché n’est pas fixé par la simple loi de l’offre et de la demande, mais par le prix du travail.
Mais, dans ces conditions, comment expliquer alors que le capitaliste (l’entrepreneur non travailleur) soit rémunéré ? En théorie, si le prix d’un bien vaut ce qu’il a coûté en main-d’oeuvre, alors l’entrepreneur ne peut pas se rémunérer. Il juge donc que l’entreprise s’approprie une part du travail qu’il appelle la plus-value.
En fait, Marx estime que le détenteur