Mauriac
(Dissertation)
Le marché est un lieu de rencontre, réel ou fictif, entre des offreurs et des demandeurs, qui visent la maximisation, respectivement, de leurs profits et de la satisfaction que leur procure la consommation. L’éthique, est une discipline pratique qui se donne pour but de dire comment les êtres doivent se comporter. Par extension, on qualifie "d’éthique" une conduite conforme à des principes moraux, qui n’est donc pas motivée par des calculs intéressés. On voit donc bien la rupture possible entre marché et éthique.
Éthique et marché sont-ils bien compatibles ? C’est à dire, l’éthique, qui n’a pas pour visée l’efficacité économique immédiate peut-elle elle être économiquement efficace ?
Dans un premier lieu, nous allons montrer que Marché et éthique sont incompatible, puis dans un second temps nous verrons que cependant dans certains cas le Marché et éthique peuvent être compatibles. Tout d’abord marché et éthique sont théoriquement incompatible. Pour les libéraux, ce sont les comportements égoïstes, individualistes qui favorisent l’efficacité du marché. Les sciences économiques ont longtemps donné une vision neutre de toute considération morale ou éthique de la concurrence, en général, et des agents du marché. L’individu est censé ne poursuivre que ses propres intérêts et rester indifférent aux peines et aux satisfactions des autres, c’est le modèle de concurrence pure et parfaite (CPP) que le prix régule avec des partenaires intellectuellement et économiquement « bien armés » (Walras). L’éthique est donc en quelque sorte théoriquement expulsée du marché de CPP.
En réalité, ce modèle théorique a vécu. La volonté de la maximisation du profit s’exprime dans celle de la maitrise du marché et des coûts par tous les moyens (délocalisations, offres marketing, mise en place de cartels…) : en quelque sorte, dans les modèles théoriques plus récents, de concurrence imparfaite, tous les coups sont