Medee
Elle est considérée comme l’une des créatures féminines les plus noires de la mythologie antique. Elle appartient au petit nombre des grandes criminelles de la mythologie grecque.
Au cours des siècles, le mythe de Médée a attiré de nombreux écrivains et dramaturges : Euripide[1], Sénèque[2], Corneille, Anouilh, Pasolini et Max Rouquette qui écrivait en langue d’OC.
Chez tous ces auteurs, Médée est une femme outragée, blessée et infanticide. Elle pleure sa souffrance car elle est seule, abandonnée par Jason, son époux infidèle. Pour arriver à trouver une solution à son désarroi amoureux, elle choisit la vengeance. Elle pense annuler ses douleurs, son mariage, la naissance de ses enfants et sa répudiation de Corinthe par des crimes ignobles.
Chaque écrivain a retranscrit le mythe de cette mère infanticide selon son époque, sa perception personnelle, sa sensibilité[3].
Ce sont pour la plupart des pièces de théâtre, sauf bien sûr Pasolini qui en a fait un film.
On peut dire que c’est au cours des XIXème et XXème siècles que le mythe de Médée a fait l’objet du plus grand nombre de réécritures.
Nous remarquerons au travers de la Médée de Rouquette, écrite en 1989, que les auteurs contemporains, contrairement à leurs prédécesseurs, réhabilitent la « figure » de Médée.
Elle n’est plus la Médée terrifiante et détentrice de la mort et du chaos mais plutôt une victime dont le pouvoir destructeur est l’expression d’une contre-violence.
L’injustice et l’abandon dont Médée est l’objet de la part de Jason qui la répudie est bien là, une circonstance atténuante. Elle devient humaine et n’est plus seulement la magicienne et l’infanticide, même si ses actes continuent de hanter les esprits.
Nous avons choisi de traiter des « Médée » de Corneille et de Max Rouquette.
Cette dernière bien que moins connue par les lecteurs demeure sans aucun doute une des versions les