Mexique : le nerf de la guerre anti-narcotique
Mexique : le nerf de la guerre anti-narcotique
Par Nathalie Gravel, Ph.D. Professeure-adjointe au département de géographie Membre du programme Paix et sécurité internationale Institut québécois des hautes études internationales Université Laval, Québec. nathalie.gravel@ggr.ulaval.ca
La stratégie de confrontation directe qu’a choisie le président mexicain Felipe Calderón (2006-) pour affronter les narcotrafiquants est à l’origine d’un débat à savoir si l’usage de la violence et des forces militaires est la meilleure voie ou si le dialogue et la non-violence ne seraient pas plus efficaces. Il est vrai que les pertes de vie et l’insécurité croissante, semblant découler du choix de la stratégie violente, affectent directement les citoyens mexicains depuis presque deux ans. En fait, la pression qu’exerce le gouvernement sur les cartels de la drogue est à l’origine de luttes intestines. Les victimes proviennent généralement de ces gangs criminels organisés, succombant aux cartels les plus forts; parmi ces derniers, on retrouve Los Zetas et La Familia. À la fin septembre, ce dernier cartel faisait trembler le Mexique avec une exécution de 24 personnes appartenant à un cartel concurrent. Les habitants des villages avoisinant la scène du crime dans l’État du Guerrero ont commenté l’état d’insécurité dans lequel ils avaient été plongés, refusant d’envoyer leurs enfants à l’école pendant deux jours. À partir du mois de mai 2008, ces mêmes groupes avaient commencé à terroriser les autorités nationales : le 28 mai, sept agents de la police fédérale judiciaire mexicaine furent victimes de grenades lancées par des narcotrafiquants qui venaient d’assassiner deux personnes à Culiacán, capitale de l’État de Sinaloa dans le nord du Mexique (Terra.com 29 mai 2008). La semaine précédant