Michel butor, 1er mai analyse
Extrait du Jeudi 1 Mai, de la page 9 « Les lueurs se sont multipliées » à la page 11 « […] discerner aucun détail ».
Nombreux sont les auteurs s'étant intéressés de près ou de loin à la notion du Temps. Cette notion, créée de toute pièce par l'Homme afin d'établir quelques repères, semble immuable et rectiligne. Parmi ces auteurs, nous retrouvons Marcel Proust avec « Sodome et Gomorrhe » mais aussi Michel Butor. Butor est un auteur du XXième siècle ayant activement fait parti du mouvement du Nouveau Roman. Avec son roman intitulé « L'Emploi du Temps », écrit en 1956, nous sommes face à une œuvre posant la question de la gestion du temps sur une année, gestion du temps remplissant notre passage sur Terre. Son personnage, jeune Français devant effectuer un stage en Grande Bretagne, arrive dans une ville particulièrement austère et déstabilisante. Il écrit le récit de son arrivée sept mois plus tard, racontant dans les moindres détails ce lieu pour le moins étrange. Mais cette ville ne semble pas s’arrêter qu'à son apparence lugubre. A travers notre étude nous verrons qu'en arrivant dans cette ville étrange, ce personnage subira une perturbation de ses sens, et qu'il tente d'y remédier par l'écriture. Écriture, semblant devenir son arme de guerre contre cette ville devenant un véritable personnage à part entière.
L'extrait choisi se trouvant au début de l’œuvre, nous pouvons d'ores et déjà nous focaliser sur l'effet établi par cette entrée en la matière plus que déroutante. Le roman commence par une date, Jeudi 1er Mai, qui est le début du roman mais aussi le début d'un séjour pour le narrateur-personnage, dont nous ne savons pas le nom lors de ces premières lignes. Nous apprenons rapidement que plus de la moitié du séjour s'est déjà déroulé à la page 9, « […] cette année dont plus de la moitié s'est déjà écoulée ». Nous sommes face à des écrits réalisés de mémoire. C'est une mémoire n'ayant apparemment aucune incertitude vu l'ampleur