Mme bovary - commentaire extrait : "la bal a la vaubyessard"
I, 8 « Quand la contredanse fut finie […] se mit à respirer son bouquet. » pp. 84-87
Situation
Le bal est le sommet de la première partie. Il constitue l’un des rares moments où chez Emma, rêve et réalité coïncident. L’invitation du couple Bovary pour cette occasion est accidentelle : elle constitue en effet une marque de reconnaissance de la part du marquis d’Andervilliers que Charles a soulagé d’un abcès (Cf. fin du chapitre 7).
Le médecin n’a en réalité pas sa place dans cette société de hobereaux (= gentilshommes campagnards) normands. L’élégance d’Emma sauve la situation et elle a vite fait d’écarter son mari au nom des bienséances liées au corps médical. Elle sera donc seule à danser et rejoint à ce titre le luxe et la gratuité des romans.
I) Une société raffinée
1) L’élégance féminine
Les femmes ne sont pas vues par Emma dans leur individualité mais dans leur parure, qui est le signe extérieur de leur appartenance à un monde de luxe et de raffinement. C’est d’ailleurs la seule chose en elles qui intéresse Emma (Cf. « garnitures de dentelles », « broches de diamant », « bracelets à médaillon », « chevelures »). Noter que les objets sont les sujets des verbes : « éventails – bouquets – flacons », ce qui témoigne de l’importance qu’ils revêtent aux yeux d’Emma dont Flaubert adopte le point de vue.
Les verbes sont tous des verbes de mouvement qui ajoutent même au mouvement une nuance sensible : « frissonnaient – bruissaient » => Ces objets qui semblent doués d’une forme de vie apportent à l’héroïne une image de richesse et de sensualité. Noter que dans le roman, sa sensualité s’exprime toujours dans le luxe, le beau => extrême variété de ces détails de toilette qui s’oppose à l’uniformité laide des mères rejetées par Emma dans sa haine des femmes.
Par une forme de mimétisme stylistique, remarquer la noblesse et la beauté des phrases avec une tendance à l’ampleur qui traduit l’émerveillement