Mme Bovary
(chapitre XI de la deuxième partie)
Situation du passage :
Emma tombe sous le charme de Rodolphe et lui offre de plus en plus de cadeaux qu’elle achète au marchand. Celui-ci profite pleinement de sa passion amoureuse et de sa folie, en la tentant un peu plus chaque jour. Emma, naïve, cède facilement malgré ses problèmes d’argent. Le passage se situe au point le plus élevé de l’amour que porte Emma envers Rodolphe. C’est dans ce même chapitre qu’ils vont projeter de partir ensemble et de, en quelque sorte, recommencer une nouvelle vie. Rodolphe paraît assez distant envers Emma et ne semble pas autant attaché qu’elle l’eût espéré.
Analyse :
- Lheureux est un homme pervers ; il parait généreux, souple et toujours là pour aider, mais pourtant il n’hésite pas à venir le lendemain réclamer l’argent à Emma sans gêne, sa facture dans la main. Il comprend vite qu’en restant gentil, il peut se permettre quelques coups bas sans se faire passer pour quelqu’un de malhonnête, tout en l’étant.
(p.298) « Il causait avec elle des nouveaux déballages de Paris, de mille curiosités féminines, se montrait fort complaisant, et jamais ne réclamant d’argent. Emma s’abandonnait à cette facilité de satisfaire tous ses caprices. »
Et pourtant quelques phrases suivantes : « Mais le lendemain il se présenta chez elle avec une facture de deux cent soixante et dix francs, sans compter les centimes. »
- Emma a de gros problèmes d’argent ; elle va jusqu’à voler la paie annuelle de son mari pour pouvoir financer le cadeau de son amant.
- Lheureux se sert même du chantage comme moyen de pression sur Emma.
« Elle réussit d’abord à éconduire Lheureux ; enfin il perdit patience : on le poursuivait, ses capitaux étaient absents, et, s’il ne rentrait dans quelques-uns, il serait forcé de lui reprendre toutes les marchandises qu’elle avait. »
Et également « -Oh ! c’est pour rire ! répliqua-t-il. Seulement, je ne regrette que la cravache. Ma foi ! je la