Moderato cantabile

Résumé

L’histoire est ici réduite à très peu de matière : Anne Desbaredes, bourgeoise mère d’un petit garçon, entend pendant la leçon de piano de son fils un cri violent. Cherchant à en connaître l’origine, elle voit, à travers la vitre d’un café, une scène qui l’impressionne fortement : un homme couché sur le corps d’une femme qu’il vient de tuer (chapitre 1). Le lendemain, pour en savoir plus, elle revient au même café où elle rencontre un ouvrier de son mari, Chauvin (chapitre 2). Elle revient à trois reprises dans ce café avec son enfant, et parle avec Chauvin (chapitre 3-6). Le soir de cette quatrième rencontre, elle assiste chez elle, absente et même ivre, à un dîner mondain, abandonnant finalement ses invités pour aller vomir dans la chambre de son enfant (chapitre 7). Enfin, elle retourne une dernière fois, seule, au café et se sépare de Chauvin (chapitre 8).

Remarques générales concernant le roman :

1. Roman du présent. Composition chronologique entre le 1er vendredi, jour du meurtre, et le vendredi de la semaine suivante. Ce dernier, s’étalant sur trois chapitres, est particulièrement mis en valeur. En tant que récit chronologique, le récit ne fait aucun part au passé ou au présent. Les personnages n’ont aucun avenir (aucune prolepse) et évoquent le passé (analepses) uniquement dans leurs paroles (dialogues) les souvenirs d’un passé fragmentaire, presque imaginaire.

2. Roman où la composante sociale est très importante : contraste entre Anne (bourgeoisie) et Chauvin (monde ouvrier). Le caractère social est présent dès le titre puisque les lecteurs se divisent automatiquement en deux catégories : ceux qui savent ce qu’il signifie et ceux qui l’ignorent.

3. Roman truffé de symboles.
- Le meurtre a lieu un vendredi, jour réunissant l’amour (étymologiquement, jour de Vénus) et la mort du Christ (le vendredi saint).
- Le printemps précoce et le magnolia, symboles du désir amoureux obsédant et inassouvi.
- Le vin, symbole