Modèle actuel psychomatique
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Modèles actuels en psychosomatique
G. Pirlot
Présenter les modèles théoriques, en grande partie ceux inspirés par la psychanalyse, de ce qu’il est convenu d’appeler la « psychosomatique » est l’objet de ce présent article. Au sens le plus strict possible, la psychosomatique peut de nos jours être définie comme l’étude des processus psychiques entrant en jeu dans ce que Marty appelait les « désorganisations somatiques ». Cette étude (sa méthode, son objet : le psychisme dans son rapport au biologique), n’a pu apparaître que parce que Freud sut isoler et décrire en son temps un « appareil psychique » ancré dans le biologique. Dans un premier temps, et pour mieux asseoir ces théories dans le corpus théorique de la psychanalyse, les modèles de la névrose actuelle comme ceux de l’hystérie sont rappelés. La théorie de la névrose d’organe de Alexander puis celle, essentielle, de Marty et de ce qui a été appelé « l’École psychosomatique de Paris » (Fain, David, de M’Uzan) sont ensuite présentées. La première s’inscrit dans les travaux de Ferenczi et dans les découvertes médicales et biologiques de l’époque, et la seconde a profondément renouvelé la connaissance du fonctionnement mental dans son rapport à l’homéostasie psychosomatique des sujets présentant des somatisations. Faillite de la mentalisation, répression de la vie affective et des représentations, dépression essentielle, pensée opératoire, importance du principe économique sont autant de concepts que Marty et son « école » ont apporté pour comprendre le « fait » somatique. À ces théories s’ajoutent aujourd’hui celles, psychanalytiques, de McDougall (hystérie archaïque, fantasme d’un corps pour deux), de Sami-Ali (défaut de projection, importance des situations d’impasse, rôle du refoulement caractériel de l’imaginaire), de Dejours (troisième topique, défaut de subversion libidinale des fonctions biologiques), ou d’autres auteurs qui insistent sur la