Autrement capables
2.1. Introduction
Aliénées, anormales, infirmes, invalides, incapables…sont des qualificatifs usités autrefois pour définir aujourd’hui ce que nous appelons simplement une différence, cloisonnant les personnes dans une sorte de stigmatisation irréversible et les regroupant dans des lieux dits institutions spéciales les excluant ainsi une fois pour toute d’une société qui ne sait que faire d’elles.
En 2005, la France s’arme d’une loi décisive dans l’évolution des mentalités, celle « pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées ».
Nous allons tenter d’établir un lien entre les diverses lois apparues depuis la prise de conscience du problème de la scolarisation d’un enfant en situation de handicap et de son intégration sociale.
2.2. Avant la loi de 1975….
La question de la scolarisation d’un enfant handicapé ou en grande difficulté n’est pas neuve. L’histoire est caractérisée par la présence d’institutions dites « spéciales » accueillant les enfants en situation de surdité au 18ème siècle et de cécité au 19ème siècle.
Les mentalités semblent alors évoluer lorsqu’apparaissent, fin 19ème et début du 20ème siècle grâce au docteur Désiré-Magloire Bourneville, les « asiles-écoles » où le problème de l’arriération devient non seulement une question médicale, mais aussi une question pédagogique. Cependant, les années 60 maintiennent les classifications entre les enfants les cloisonnant dans des institutions proprement spécifiques à leur(s) problème(s). Au cours des années 70, ces mêmes institutions sont accusées de rétablir des catégories sociales tout en insistant sur le fait que l’éducabilité s’applique à tous les enfants issus des anciennes hiérarchisations : les inéducables, les semi-éducables, les éducables (les premiers et les seconds désignant les arriérés et les débiles profonds pris en charge par les établissements de la Santé, les troisièmes désignant