Paternité des œuvres de Molière

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Molière
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Pierre Corneille
La paternité des œuvres de Molière est l’objet de débats depuis qu’en 1919 Pierre Louÿs, dans un article « Molière est un chef-d'œuvre de Corneille » publié dans la revue littéraire Comoedia, a annoncé avoir mis au jour une supercherie littéraire. Selon lui, Molière n'aurait pas écrit ses pièces et Pierre Corneille serait son nègre, ou, plus précisément, Molière aurait été le prête-nom de Pierre Corneille, selon une pratique théâtrale habituelle au XVIIe siècle pour les comédies, les satires et les farces.
En revanche, la paternité des œuvres de Molière n'a jamais été mise en doute par ses contemporains, si l'on excepte quelques allusions, notamment celle de Donneau de Visé : "le Parnasse s'assemble lorsqu'il (Molière) veut faire quelque chose"[1] (1663) ou celle de Charles Robinet : "on ne peut pas dire que Zoïle (Molière) soit une source vive, mais seulement un bassin qui reçoit ses eaux d'ailleurs"[2] (1663) ou encore celle du savant Adrien Baillet : "Au reste, quelque capable que fût Molière, on prétend qu'il ne savait pas même son théâtre tout entier..."[3] (1682). Dans sa quatrième Dissertation, l'abbé d'Aubignac dénonce Corneille comme l'auteur de la cabale contre l'École des femmes[4]. Boileau, de son côté, fait paraître dans les Délices de la Poésie galante en 1663 ses Stances à M. de Molière, inspirées, selon d'Aubignac, par le désir de dire son fait à Corneille et à son entourage, dans lesquelles il défend l'École des femmes. En 1665, dans le couplet initial de sa seconde satire, le même Boileau loue la fertilité et la facilité de Molière, et l'aisance avec laquelle il trouve la rime juste. Cependant, dans son commentaire manuscrit des Satires de Boileau, Le Verrier, qui écrit sous le contrôle de Boileau, avoue à propos de cette "fertile veine" : "l'auteur donne ici à son ami une