Molière et balzac
Si l'on se réfère aux extraits de Molière, auteur classique, et de Balzac, auteur réaliste, on constate qu'ils prêtent à leurs personnages la même conception de l'amour et qu'ils le décrivent de façon similaire. Critiquez la véracité de cette affirmation.
Vous soutiendrez votre point de vue à l'aide d'arguments pertinents et convaincants et à l'aide de preuves puisées dans les textes de Molière et de Balzac et dans vos connaissances littéraires qui conviennent au sujet de rédaction.
Les textes
Il s'agit d'un extrait de Dom Juan de Molière et d'un autre tiré du Père Goriot de Balzac.
PREMIER EXTRAIT
tiré de Dom Juan (extrait de l'acte 1, scène II)
Auteur : Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière, auteur dramatique français né en 1622 et décédé en 1673.
Don Juan discute avec son serviteur, Sganarelle.
DON JUAN
Quoi! tu veux qu'on se lie à demeurer au premier objet qui nous prend, qu'on renonce au monde pour lui, et qu'on n'ait plus d'yeux pour personne ? La belle chose de vouloir se piquer d'un faux honneur d'être fidèle, de s'ensevelir pour toujours dans une passion, et d'être mort dès sa jeunesse à toutes les autres beautés qui nous peuvent frapper les yeux! Non, non, la constance n'est bonne que pour des ridicules; toutes les belles ont le droit de nous charmer, et l'avantage d'être rencontrée la première ne doit point dérober aux autres les justes prétentions qu'elles ont toutes sur nos cœurs. Pour moi, la beauté me ravit partout où je la trouve, et je cède facilement à cette douce violence dont elle nous entraîne. J'ai beau être engagé, l'amour que j'ai pour une belle n'engage point mon âme à faire injustice aux autres; je conserve des yeux pour voir le mérite de toutes, et rends à chacune les hommages ou les tributs où la nature nous oblige. Quoi qu'il en soit, je ne puis refuser mon cœur à tout ce que je vois d'aimable; et, dès qu'un beau visage me le demande, si j'en avais dix mille, je les