mon hisoire
D’un point de vue formel, il se rapproche du genre épistolaire, attesté dès l’antiquité gréco-latine. Dès ces époques et plus tard, existent des fictions épistolaires où les auteurs supposés sont fictifs (Lettres d’Alciphron, Héroïdes d’Ovide) ou réels mais leur correspondance fictive (Lettres de Chion d'Héraclée2, lettres d’Abélard et d’Héloïse3). Cependant, à la différence du roman, ces auteurs antiques ou anciens maintiennent la fiction extra-textuelle de rédacteurs réels d’une correspondance réelle, même si leurs lecteurs ne s’y trompent probablement pas.
Le roman épistolaire est aussi ancien que le genre roman tel qu’on l’entend, de « récit de fiction en prose présentant plusieurs épisodes » (même si cette définition s’applique moins strictement, à partir de la fin du xixe siècle, à certains ouvrages classés comme romans). Bien que dès 1492 l’Espagnol Diego de San Pedro ait publié Cárcel de amor, qui se compose pour partie des correspondances de ses personnages, le premier roman épistolaire attesté est Processo de cartas de amores que entre dos amantes pasaron de l’Espagnol Juan de Segura, paru en 1548; en 1563, l’Italien Luigi Pasqualigo publiait Lettere amorose; en 1602, l’Anglais Nicolas Breton publie à son tour un roman épistolaire, A Post with a Packet of Mad letters.
L’expansion du genre au xviie siècle et au xviiie siècle n’est pas sans rapports avec l’usage courant à l’époque des procédés de la mise en abyme et du récit enchâssé dans le roman et le théâtre, où à l’intérieur d’un récit-cadre prend place un autre récit, reproduction ou représentation du récit principal dans le cas de la mise en abyme, récit dans le récit dans le cas de l’enchâssement. Si