Monde arabe
IXER sa pensée a été certainement un des premiers besoins de l'homme, comme il lui a été nécessaire de construire les premiers objets à son usage ; il n'est pas douteux qu'il a de suite songé à les orner; d'où l'on peut affirmer que tous les arts sont nés ensemble et qu'il serait bien difficile d'établir l'origine de celui de l'Enluminure ou de la Calligraphie. On peut simplement constater que, bien avant l'usage du papyrus, l'écriture fut ornementée, et ce n'est pas se hasarder trop que d'affirmer que bien qu'aucun monument n'en soit parvenu jusqu'à nous, elle fut certainement, dés l'antiquité la plus reculée, rehaussée d'or et de couleurs; aussi bien dans l'Inde préhistorique et chez les Assyriens qu'en Égypte, et enfin chez les Grecs qui transmirent cet art aux Romains, lesquels, outre la légende, nous ont laissé quelques monuments palpables. Le goût pour l'ornementation des manuscrits est attesté par Cicéron, qui félicita Marcus Varron pour avoir retracé, dans une Biographie estimée, plus de sept cents portraits dus au pinceau de Lala, célèbre artiste grecque, qui était venue se fixer à Rome. Sénèque et Martial parlent aussi de livres ornés de figures. Malheureusement le temps a tout détruit, et les livres les plus anciens qui nous soient parvenus ornés de miniatures et de calligraphie ornementale sont probablement les comédies de Térence du IVe siècle, et le Virgile du Ve, qui appartient à la Bibliothèque du Vatican. Encore les témoins oculaires affirment-ils que ces manuscrits, dus aux pinceaux d'artistes inhabiles, ne sauraient donner une idée exacte de l'art calligraphique de ces temps reculés, où déjà des amateurs éclairés se disputaient à prix d'or les manuscrits ornés par les artistes en renom. La religion chrétienne devait donner un grand développement à l'ornementation des livres. Constantin protégea la calligraphie en fondant à Constantinople une bibliothèque où furent déposés les livres sacrés. Il attira