Monde du travail : lieu de toutes les mobilités ?
Toutes les mobilités[1]…Un sujet à géométrie variable ! A dimension temporelle, mais aussi à dimension spatiale : il y a en effet une mobilité horizontale (=spatiale… géographique et professionnelle) et une mobilité verticale (= sociale…vers le haut, et vers le bas) des travailleurs….
Les mobilités horizontales apparaissent longtemps comme une sorte de spécificité française, parfois liées aux chômages saisonniers, mais toujours porteuses d’autonomie, qualifiées en effet qu’elles sont souvent [2]: partant, elles sont virtuellement grosses de mobilité verticale…ascendante. Pour autant, à la fin de la période, moins, voire non qualifiées en outre, elles peuvent être perçues comme un obstacle à la formation de la classe ouvrière en France (cf. l’ « insaisissable prolétariat »), et à l’organisation de la lutte des classes : ce qui risque de rendre la mobilité sociale ascendante impossible…La question se pose donc de savoir si les mobilités horizontales sont facteur d’autonomie, ou au contraire d’aliénation : la réponse risque alors d’être à « temporalité variable » ! A moins qu’à terme l’aliénation ne devienne source d’autonomie nouvelle (cf. page suivante…)……Reste qu’on voit bien que la question des interactions entre les différentes catégories de mobilités constitue l’enjeu du sujet…
La mobilité horizontale est à l’origine liée aux formes traditionnelles du travail, surtout industriel, à la campagne comme à la ville[3] : elle est ainsi, contradictoirement semble-t-il, mais en pratique parfaitement co-existante avec la société organiciste et fixiste de l‘Ancien régime. Autrement dit, l’image d’un monde paysan collé à ses terroirs, et d’un monde urbain corseté par les « corporations » ou les manufactures « réunies » mérite au moins d’être nuancée…Cette mobilité va aller s’amplifiant après la Révolution et jusque dans les années 1880…pour apparaître en recul dès avant la «