Mondialisation_et_puissance
PUISSANCE
Quelques réflexions historiographiques en lien avec les nouveaux programmes de Première et Terminale.
Paul Steib est professeur d’histoire-géographie au lycée Henri Meck de Molsheim. Il a assuré la formation sur la question de contemporaine
« L’Empire britannique » pour les candidats à l’agrégation interne d’histoire-géographie
(2012-2013).
Cette contribution porte sur l’économiemonde britannique et propose des réflexions sur les rapports entre puissance et mondialisation, articulant les nouveaux programmes de Premières et Terminales de lycée avec des apports plus historiographiques.
moderne et à celle de la Grande-Bretagne et des Etats-Unis au cours des XIXe et XXe siècles. Coloniales puis industrielles, ces
Les nouveaux programmes de
Premières
et
Terminales
générales
abordent les deux notions d’économiemonde et de puissance, à première vue dissemblables mais non dépourvues de rapport entre elles, ce que soulignent divers travaux historiographiques récents.
Comme on sait, la notion d’économiemonde a été forgée par Fernand Braudel pour désigner un ensemble géographique intégré et
composé
de
périphéries
articulées autour d'un pôle dominant sur le plan économique, voire politique, diplomatique et culturel1. Appliqué dans un premier temps aux cités-Etats de
Venise et Gênes ou aux Provinces-Unies, le concept est ensuite repris par Immanuel
Wallerstein
2
pour être étendu à la
domination des puissances coloniales européennes au
cours
de
l'époque
puissances sont basées sur des territoires plus vastes à partir desquels elles ont su tisser des réseaux de flux économiques et financiers entre des périphéries plus ou moins intégrées à leur domination pour exporter un modèle de civilisation à une échelle mondiale.
Un premier lien apparaît donc d’emblée avec la notion de puissance : dans le contexte des économies-monde successives, celle-ci recouvre la capacité à créer des liens économiques et en vient donc à désigner l’ensemble