Mondialisation
LES AIRES DE LA MONDIALISATION
Les phénomènes de mondialisation se distinguent des processus d’internationalisation parce qu’ils constituent des forces transnationales qui, tout en visant l’espace mondial comme lieu de tous les possibles stratégiques, n’en possèdent pas moins leurs propres territoires.
LA « MARCHE » À LA MONDIALISATION
Si on identifie la mondialisation à ce que Moreau-Defarges nomme « instinct planétaire» ou «songe universaliste», le mouvement est pluriséculaire. Il est porté par les religions monothéistes qui prétendent s’adresser à tous les hommes, par des empires désireux d’être les centres du monde (Alexandre le Grand, Rome, Chine), par les récits de voyageurs (Marco Polo et son Livre des merveilles du monde), par les navigateurs de la Renaissance (1er tour du monde de Magellan en 1522), par les conquistadors espagnols. L’européanisation du monde a commencé. La colonisation des XIXe et XXe siècles à vocation transcontinentale, dans un monde fini (explorations de l’Afrique noire et conquête des pôles) a alors achevé ce processus d’européanisation en lui donnant un caractère universel (cf. fiche 7). La crise dite de 1929 et deux conflits mondiaux ont renforcé cette sensation de vivre dans un « village planétaire » (McLuhan, 1960). Aujourd’hui nous vivons dans un espace mondial unique, perçu comme restreint, où le non-écoumène lui-même commence à être investi (les pôles, les déserts). Sur notre Terre, l’émotion peut être mondiale, l’autarcie est impossible, l’autosuffisance est une chimère. Pour J. Adda (cité par S. d’Agostino, La mondialisation), plus qu’une continuité, c’est une rupture dans laquelle les états sont désormais remis en cause.
LES ACTEURS-VECTEURS DE LA MONDIALISATION
Mais les États sont les 1ers acteurs-vecteurs de notre mondialisation car ils ont toujours, dans l’histoire, cherché à contrôler les échanges. Mieux, depuis la Révolution industrielle ils ont étendu au monde la volonté de commercer. Et depuis 1945,