Monstres et compagnie dans l'oeuvre de lautréamont
Étude des Chants de Maldoror de Lautréamont
Bien que plutôt courts, les Chants de Maldoror, que nous étudierons dans leur version éditée de 1869, sont une véritable mine de monstres en tout genres. Nous n’en présenterons que les principaux, et notre liste sera non exhaustive.
Isidore Ducasse est né à Montevideo, et il fera ses études au Lycée de Tarbes, où son correspondant en ville est Monsieur Dazet. Nom qui ne nous est pas inconnu, puisque c’est son fils, Georges, à qui fait référence le chant 1, et dans tous les suivants. Si la relation exacte entre Ducasse et Dazet n’est pas établie, nul doute qu’il y a un lien entre eux. Traumatisé par son expérience dans le lycée Interne de Tarbes, puis de Pau, Ducasse fera au long de son œuvre des références à ce milieu abhorré. Bachelier en Lettres, il s’inscrira également pour passer un bac en mathématiques, dont on ignore s’il l’eut.
Nous verrons quels sont les différents types de monstres qui habitent les Chants. Nous accepterons le mot monstre dans trois de ses significations : ce qui a une configuration différente de la normale, ce qui est légendaire et ce qui est dénaturé, cruel.
Nous verrons en premier les monstres liés aux Hommes. Puis nous nous pencherons sur la question de Dieu. Enfin, Maldoror et les monstres formeront une troisième partie, et le texte, qui est un monstre à part entière clôturera notre exposé.
I- Les hommes et les monstres
A travers ses chants de Maldoror, Lautréamont nous donne plusieurs points de vus de l’homme, qui se rejoignent en ceci qu’ils le présentent comme un monstre. Monstre parfois bourreau, parfois victime, parfois hybride, à la fois homme et animal, de par la puissance animalisante des Chants.
L’homme est monstrueux avant même d’agir, dans sa nature, ses caractéristiques mêmes.
L’homme est tout d’abord présenté comme incapable d’aimer, p 116, car le pélican, capable d’aimer, lui fait honte. Ensuite, p127, « l'homme tombe souvent dans