Montaigne
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Montaigne (1533-1592):
Les essais sont une machine formidable contre le dogmatisme et le fanatisme.
Dans les essais c'est l'homme que décrit Montaigne, il a peint la nature humaine comme l'a signalé Voltaire. L'homme avec sa grandeur et ses faiblesses. Chaque homme porte en lui la forme entière de l'humaine condition, solitude et misère, il devra affronter seul les vicissitudes de la vie. Le monde n'est qu'une "branloire pérenne" où l'être n'est que de passage. Il rejoint Héraclite, rien n'est stable, rien n'est, tout n'est qu'apparences changeantes et fuyantes. Le seul être qui soit véritablement, s'il existe, c'est Dieu.
Pourtant Montaigne croit au bonheur, il le définit comme un accord complice avec la nature. Il nous suggère un authentique art de vivre tout en mesure et en proportion, à la portée de chacun. Il s'inspire des morales antiques. L'homme a les moyens de jouir du temps bref qui lui est imparti. Montaigne emprunte aux stoïciens cette idée de maîtriser ses passions et d'affranchir son âme de toutes les mauvaises craintes qui peuvent la troubler. Des épécuriens, il retient qu'il ne faut pas hésiter à prendre ce que la nature nous offre, mais que ce plaisir doit être modéré et conscient de lui-même. Montaigne aime la vie et la cultive telle que Dieu nous l'a octroyée.
Montaigne dénonce la vanité de notre raison, la faillite de notre science, l'imperfection de nos sens, l'inconstance de nos actions, la relativité de nos coutumes. Il est impossible de trouver une seule loi qui soit universellement observée. Chacun exprime que ses pratiques sont supérieures, mais "les sauvages" du nouveau monde que chacun appelle des barbares, car l'on appelle "barbare" ce qui n'est pas de son usage, et bien ces fameux barbares se conduisent avec une pureté et une simplicité que l'on ne rencontre plus beaucoup chez nos peuples soi-disant civilisés.
La raison humaine est infirme, incapable d'atteindre les essences de la connaissance