Montrer comment les pouvoirs publics peuvent favoriser la justice sociale
Poser la question de la justice sociale et de la contribution de l'État à sa réalisation exige d'abord de pouvoir définir les critères du « juste » et de l' « injuste ». Or ces critères ne sont pas évidents et varient selon l'école de pensée à laquelle on se réfère, et probablement aussi selon la position qu'on occupe dans l'espace social. Si l'on admet que la justice sociale passe par la mise en œuvre du principe d'égalité, il apparaît que les pouvoirs publics disposent, pour réduire les inégalités, d'une gamme d'instruments répondant à des logiques diverses qui leur permettent de contribuer à la justice sociale.
Les pouvoirs publics disposent de trois moyens puissants pour réduire les inégalités économiques et, au-delà, les inégalités sociales et culturelles : les prélèvements obligatoires, les prestations de protection sociale et les services publics.
On assiste tout d’abord à la création des impôts et cotisations sociales par l’Etat afin d’assurer un bien-être matériel à tous. Les impôts et cotisations sociales reposent en premier lieu sur le principe de l’assurance et constituent les prélèvements obligatoires : pour réduire les inégalités monétaires, ces prélèvements doivent obéir à une logique de progressivité, c'est-à-dire que le taux de prélèvement s'élève au fur et à mesure que l'on monte dans l'échelle des revenus (c'est le cas, par exemple, de l'impôt sur le revenu en France). Un prélèvement proportionnel, en revanche, ne modifie pas les écarts de revenus (par exemple la TVA, identique pour tous les consommateurs).
Les prestations sociales, non contributives et basées sur un système d’assistance, sont l'autre grand outil qui vient compléter ces mécanismes de la redistribution. Elles ont pour but de couvrir les besoins fondamentaux et les principaux « risques sociaux » tel que la maladie, la vieillesse, le chômage, le handicap et les charges familiales. Là