Morale religion
La France est la fille aînée de l’Eglise, adage célèbre des papes. Traditionnellement les rois de France ont toujours été les grands défenseurs de l’Eglise catholique. Or, depuis 1905, nous vivons dans un Etat laïc séparé de l’Eglise (l’Etat ne s’occupe plus de religion : il est neutre). N’est-ce pas la preuve qu’une société peut perdurer indépendamment d’une confession religieuse ? C’est une question d’actualité puisqu’il a semblé nécessaire au conseil d’Etat de statuer sur la laïcité afin de la défendre contre les ingérences religieuses – ce qui montre que la religion n’est pas du tout morte dans notre société, bien au contraire- On assiste aujourd’hui à un retour de la religion avec les fondamentalismes islamiques, juifs ou chrétiens comme réponse à la mondialisation et aux effets destructurants de la modernisation. Le besoin de communauté, de lien et de croyance surgit dans un monde « désenchanté » marqué par l’urbanisation et l’industrialisation croissantes.
Le retour du religieux serait dû à une crise de la modernité (épuisement des certitudes nées des progrès accomplis par la science et la technique : explosion démographique, Sida, aliénation par le travail, pollution, crises économiques etc.) Crise de la raison qui a montré qu’elle pouvait être déraisonnable (cf. raison purement technicienne qui ne se préoccupe que des moyens et non des fins) Þ retour à la foi. La religion, en tant que source d’espoir et de foi, n’est –elle pas indispensable au bon fonctionnement des sociétés ? cf. citation de Bergson (cours)
I/ La religion comme fondement du lien social
1. la religion comme lien
a) Etymologie et définition
L’étymologie du mot religion est incertaine et discutée. Selon certains (St Augustin), le mot renverrait au latin Religio > Religare qui signifie « lier ». La religion, c’est ce qui nous lierait à certaines pratiques et, plus encore, ce qui lierait les hommes entre eux (membres d’une