Moyen age
Introduction à l’Europe médiévale (XIIIe - XVe siècle)
La vision péjorative du Moyen-Âge est entretenue par le discours médiatique, qui utilise à outrance le terme de moyenâgeux (pour qualifier des cas très divers comme l’effondrement d’un État ou bien le retour à l’intégrisme religieux). Faut-il dynamiter le mythe de la renaissance pour faire briller la période médiévale ? La Renaissance a été conceptualisée plus particulièrement au XIXe siècle, avec la caractérisation de la Renaissance italienne, qui a été étendu à l’ensemble de l’Europe : La renaissance européenne. Jules Michelet (1798-1874) et Jacob Burckhardt (1818-1887) ont participé à ancré dans le monde savant le terme ainsi que la période. Civilisations de la renaissance, de l’allemand : « Le voile qui enveloppait les esprits était un tissu de foi et de préjugés, d’ignorance et d’illusions. C’est l’Italie qui, la première, déchira ce voile. Le livre de Johan Huizinga (1872-1945) L’automne du Moyen-Age, Harlem, 1919, sera traduit en Français en 1932, à Paris, sous le titre suivant : Le déclin du Moyen-Âge. Ici, les deux derniers siècles du Moyen-Âge sont synonymes de déclin. Effectivement, pour qu’il y ait une « renaissance », il faut qu’il y ait une mort du monde ancien, mais celle-ci n’arrive pas ; Les XII, XIV et XVe siècle sont au contraire des temps de bond en avant de la civilisation européenne, tremplin nécessaire pour la renaissance. Huizinga met surtout en avant « l’imbrication intime du Moyen-Âge et de la Renaissance » (Jacques Legoff). Pourtant, il y a toujours une résistance surprenante du mythe de la Renaissance. Comment l’expliquer ? Le Moyen-Âge fantasmatique opposé à la Renaissance assume aujourd'hui une fonction importante dans notre représentation du monde, de la place qu’occupe notre société dans l’histoire. Le Moyen-Age constitue un repoussoir qui permet à notre société de se rassurer sur sa propre modernité, de croire à l’idée de progrès. Et tout cela en dépit