Mozart franc-maçon
* * * Avant-propos
Après la mort de Mozart le 5 décembre 1791 vers 1 h du matin, sous l’impulsion de sa veuve Constance qui cherchait à s’assurer à la fois la quiétude sociale et une amélioration de ses conditions matérielles de vie, qui à cette époque étaient plus que précaires, et alors qu’un édit impérial avait interdit en 1794 la Franc Maçonnerie dans l’Etat autrichien, l’appartenance du grand compositeur à la Franc Maçonnerie fut longtemps passée sous silence dans le grand public.
Cette appartenance a beaucoup dérangé parce qu’elle semblait contredire l’épithète de « divin » qui fut si longtemps - et si sottement - accolée au nom de Mozart, qu’elle entamait l’image du compositeur chrétien auteur de messes et d’un fameux Requiem (K.626) demeuré inachevé malgré ses derniers efforts tout au long de ses derniers jours.
Il y eut même dans le premier tiers du 20ème siècle quelques auteurs pour répandre des affabulations, tel que le général Ludendorff – un grand talent militaire mais d’esprit obtus et d’une parfaite nullité politique – dans un article qu’il signa en 1925, où il était expliqué que Mozart s’était fourvoyé par intérêt ou par étourderie dans la dangereuse confrérie, dont les membres l’assassinèrent pour avoir révélé les secrets de l’Ordre dans son dernier opéra la Flûte Enchantée.
En France, naturellement postérieurement à l’Allemagne, ce n’est guère que depuis 1960 que l’ouvrage à succès de l’historien Jean Massin, assisté de son épouse Brigitte, brillante musicologue, a accordé à l’appartenance maçonnique de Mozart une place de premier plan.
L’année 1991, celle du bicentenaire de la mort de Mozart, fut une année faste qui vit foisonner les ouvrages les plus inattendus, les études les plus fouillées mais aussi les commentaires les plus imaginatifs. Des auteurs de diverses nationalités, mais aussi de niveaux variables, se sont penchés sur la correspondance intégrale de Mozart