Muralisme

3007 mots 13 pages
La nation appartient au domaine de l’imaginaire. Elle est un « artefact culturel » [1], qui permet de penser l’unité de la communauté nationale, c’est-à-dire l’unité d’une population sur un territoire donné. La nation, qui se donne comme une réalité immuable est le fruit d’une création culturelle que l’on peut étudier [2]. L’imaginaire national désigne cette construction culturelle qui permet de penser et de se représenter la nation. Le Mexique post-révolutionnaire se caractérise par l’élaboration d’une nouvelle conception de la nation : la Révolution (1910-1920) marque l’échec du projet libéral de construction de la nation
En effet, les Indiens ont été exclus de la communauté nationale pendant la période libérale et présentent un défi à l’intégration, car ils n’ont pas conscience d’appartenir à la nation mexicaine. Les intellectuels au service du régime post-révolutionnaire affrontent ce problème et forgent le projet d’intégrer l’Indien à la nation. Pour reprendre l’expression de Monica Quijada, la nation est « reformulée » [3] en des termes patriotiques et intégrateurs. Car les Indiens constituent le socle autochtone pour la construction de la nation entendue dans les termes de Renan, comme « une âme, un principe spirituel » constitué par « la possession en commun d’un riche legs de souvenirs » et par « le consentement actuel, le désir de vivre ensemble, la volonté de faire valoir l’héritage qu’on a reçu indivis » [4]. L’indigène devient le cœur de la nation. Le problème national n’est plus envisagé en des termes politiques et abstraits, mais en des termes culturels.Les fresques de Diego Rivera au ministère de l’Éducation sont un témoin de cette mutation de l’idée nationale. Elles inaugurent une nouvelle façon de représenter le Mexique. Tout d’abord, elles sont un témoin de l’intégration de l’Indien. Ensuite, elles sont une des premières œuvres du muralisme naissant qui fait aujourd’hui partie intégrante du patrimoine national du pays : le muralisme constitue de

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