Muralisme
En effet, les Indiens ont été exclus de la communauté nationale pendant la période libérale et présentent un défi à l’intégration, car ils n’ont pas conscience d’appartenir à la nation mexicaine. Les intellectuels au service du régime post-révolutionnaire affrontent ce problème et forgent le projet d’intégrer l’Indien à la nation. Pour reprendre l’expression de Monica Quijada, la nation est « reformulée » [3] en des termes patriotiques et intégrateurs. Car les Indiens constituent le socle autochtone pour la construction de la nation entendue dans les termes de Renan, comme « une âme, un principe spirituel » constitué par « la possession en commun d’un riche legs de souvenirs » et par « le consentement actuel, le désir de vivre ensemble, la volonté de faire valoir l’héritage qu’on a reçu indivis » [4]. L’indigène devient le cœur de la nation. Le problème national n’est plus envisagé en des termes politiques et abstraits, mais en des termes culturels.Les fresques de Diego Rivera au ministère de l’Éducation sont un témoin de cette mutation de l’idée nationale. Elles inaugurent une nouvelle façon de représenter le Mexique. Tout d’abord, elles sont un témoin de l’intégration de l’Indien. Ensuite, elles sont une des premières œuvres du muralisme naissant qui fait aujourd’hui partie intégrante du patrimoine national du pays : le muralisme constitue de