Muslman -chrétien
Difficile de répondre à votre question en quelques mots ! En France, côté chrétiens, les pionniers de la rencontre et de la fraternité avec des musulmans ont été des militants, des prêtres-ouvriers, des religieuses qui ont accueilli ces travailleurs migrants dans les années 60/70. Ils se sont battus avec eux pour la reconnaissance de leurs droits et de leur dignité. Puis les familles sont venues et donc les enfants dans les écoles, d'où une visibilité plus grande. A ce moment-là, la dimension religieuse de ces populations a été prise en compte ; là encore des chrétiens ont été au premier rang.
Aujourd’hui, je vois deux enjeux à ces relations entre chrétiens et musulmans. Le premier est politique ou citoyen : apprendre à vivre ensemble en France dans la diversité des cultures et traditions religieuses. Le second est spirituel : dans un monde sécularisé témoigner de Dieu et du sens de l’homme qu’il nous donne. Il y a urgence à développer des relations au plus quotidien, à la base, entre voisins et passer de la tolérance qui peut se confondre avec l’indifférence au respect de l’autre. Quand on se rencontre régulièrement des relations de confiance et d’amitié naissent, alors on peut se parler en toute franchise, même des situations qui fâchent.
Depuis le Concile Vatican II, l’engagement de l’Eglise catholique est constant : désir de rencontre, de dialogue, attitude de respect et d’estime pour les musulmans. Les papes successifs de Jean-Paul II à François en passant par Benoît XVI, ont maintenu le même cap.
Mais 40 ans après, dans un contexte de repli, le chantier de la connaissance, de la reconnaissance de l’autre et du travail ensemble est immense. J’y appelle tous ceux et celles qui veulent y prendre part !
La question des signes religieux à l'université, la charte de la laïcité semblent entretenir un climat de défiance à l'égard de l'Islam...
Effectivement, il y