Mythes platoniciens
Les mythes platoniciens en République VII La ligne et l'allégorie de la caverne
Nous sommes au début du livre VII de La République. L'enjeu du débat est d'importance : à qui doit-être confié le gouvernement de l'Etat ? Bien des points ont été marqués depuis les différentes recherches de définitions, mêmes partielles, qui rythmaient les premiers livres de la République. Pour cerner de plus près ce que suppose cette question, il faut que l'on imagine une cité idéale, qui de toute nécessité sera idéalement juste. Composée de trois classes, à l'image des trois parties de l'âme, la cité parfaitement harmonieuse devra répondre à la triple exigence du travail (producteurs), du dévouement au bien public (gardiens), de la gestion rationnelle et sage (philosophes-magistrats). Les futurs gouvernants ne pourront accéder à leur tâche qu'au terme de longs apprentissages et d'une rigoureuse éducation tant morale qu'intellectuelle. Le passage de l'ignorance à la connaissance, objet essentiel de l'éducation, se fait par degrés, et cette gradation peut s'exprimer de façon analogique par le schéma de la ligne segmentée. Prenons deux segments inégaux, eux-mêmes subdivisés en deux autres segments inégaux, tel que : AC ---- = AD DE ---DB AD = ---DB
A
C
D
E
B
COPIE
REALITE MATERIEL.
OBJETS MATHEMATIQUES
IDEES
MONDE SENSIBLE ILLUSION (EIKASIA) CROYANCE (PISTIS)
MONDE INTELLIGIBLE RAISON DISCURSIVE (DIANOIA) RAISON INTUITIVE (NOESIS)
OPINION (DOXA)
SCIENCE (EPISTEME) Le paradigme de la Ligne
2 Ainsi progressivement l'intelligence ira-t-elle à la fois du plus illusoire au plus réel et du plus obscur au plus lumineux, les idées étant elles-mêmes éclairées par la source de toute lumière, le Bien. L'analyse, même si elle prend la forme d'une figuration schématisée, reste abstraite, et demande à être illustrée. C'est à ce moment que, pour des raisons pédagogiques, nous passons dans la République, à l'allégorie de la caverne. Autrement dit, nous