Médée Corneille - Règles de l'antiquité
L'unité de temps
Dans Médée, cette règle est respectée. Créon accorde en effet un jour à Médée, durant lequel elle doit quitter la ville pendant que le mariage de Jason et Créuse est prononcé : « De grâce ma bonté te donne un jour entier » (II, 2, v.504). Nous voyons ainsi que l'intrigue théâtrale est construite par rapport à la règle de l'unité de temps qui est introduite naturellement dans la réplique. La règle devient un geste de clémence de la part de Créon.
L'unité d'action
L'action principale de Médée est la vengeance face à l'infidélité de Jason. Le mariage en est la cause. La libération d’Égée, quant à elle, assure le futur de Médée : elle trouvera en son royaume une retraite sûre. La vengeance de Médée se fait par étapes, mais le but ultime n'est jamais oublié. Toutes les actions de l'héroïne tragique la mènent inéluctablement vers sa vengeance : elle empoisonne la robe que Créuse réclame, elle tue tout ce qui la relie à Jason, y compris ses deux enfants. Toutes les actions de Médée sont donc nécessaires.
L'unité de lieu
Corneille ne tient pas compte de l'unité de lieu. Il insère divers décors comme la grotte, le palais ou encore la prison. Cette entorse à l'unité de lieu rend Médée davantage baroque.
A quoi les règles dramatiques sont-elles destinées d’après Corneille ?
Comme l’ensemble des auteurs du XVIIe siècle, face aux théoriciens pointilleux,
Corneille défend la prééminence du plaisir du spectateur sur toute autre considération.
D’ailleurs, les propos de Corneille l. 7 à 11 sont très proches de ceux de Racine dans la préface de Bérénice : « La principale règle est de plaire et de toucher : toutes les autres ne sont faites que pour parvenir à cette première ».
Comment Corneille règle-t-il ici le problème de la vraisemblance ?
Corneille