Ne doit on tenir pour vrai que ce qui est prouvé
La preuve est souvent considérée comme l’un des principaux moyens de tenir pour vrai une représentation, un jugement ou un énoncé. Elle est par définition contraignante, c’est-à-dire universelle, et valable dans tous les cas ; elle ne peut être autrement qu’elle est. Par conséquent, il semble que pour tenir pour vrai, en d’autres termes donner son assentiment sans réserves, détenir une preuve que ce fait est vrai est nécessaire. La science est le domaine par excellence de la preuve, où la vérité d’une théorie repose sur le fait que l’expérience confirme ses prédictions. Dans ce cas, seul ce qui est appuyé par une expérimentation ou un témoignage est considéré comme vrai, puisque la preuve écarte toute possibilité de doute quant à la véracité d’un discours. Cependant, l’Homme ne possède-t-il pas des connaissances dont la vérité ne repose sur aucune preuve ? La foi ou l’intuition sont des exemples de cas où l’Homme ne détient pas la moindre preuve de la vérité à laquelle il donne son adhésion. On peut donc penser que la preuve n’est pas toujours un critère nécessaire à la vérité. Autrement dit, ne doit-on tenir pour vrai que ce qui peut être prouvé ? Dans notre le monde actuel, accepter un fait comme indubitable nécessite-t-il de donner une preuve qu’il est vrai ? Ainsi il s’agit de se demander si la preuve est inhérente à la vérité d’un fait, ou si l’on peut tenir pour vrai sans avoir besoin de démontrer cette vérité.
La preuve semble alors nécessaire au consentement sur la vérité d’un discours ; mais les faits doivent-ils être systématiquement prouvés pour pouvoir être considérés comme vrais ? Ne peut-on pas donner son approbation sans réserves sur un discours en