Nepad
L’Afrique est aujourd’hui la région du monde où l’extrême pauvreté est la plus répandue en même temps qu’elle y persiste de manière tenace. À l’horizon 2015, l’Afrique n’atteindra pas la plupart des Objectifs du Millénaire pour le Développement onusiens, malgré le regain de mobilisation de l’aide internationale. A mesure que son poids démographique s’accroît, la divergence de l’Afrique constitue le principal frein à la réduction des inégalités mondiales permise par le décollage économique de la Chine et les bonnes performances du sous-continent indien. Comme l’écrivait René Dumont il y a cinquante ans, l’Afrique noire est en effet mal partie [Dumont, 1962].
*Travail interminable
Face à cette dérive du continent africain, il y a urgence à prendre des initiatives vigoureuses devant permettre de redresser la situation et définir puis mettre en œuvre des mécanismes de développement susceptibles d'améliorer concrètement les conditions de vie des populations, dans le respect de leur dignité. A cette préoccupation légitime correspond la création du NEPAD (Nouveau Partenariat pour le Développement de l'Afrique) créé en 2001. Comment ce plan volontariste et global intégré au système mondial, le NEPAD permettra-t-il de rompre avec la tradition africaine de toile de Pénélope* pour engager véritablement un pari sur l'avenir ?
I. Origine et création du NEPAD
Le NEPAD, à l'origine dénommé Nouvelle Initiative Africaine (NIA), provient de la fusion de deux autres plans proposés pour l'Afrique : le Plan Oméga et le Millenium African Plan ou Plan MAP. Ceux-ci, apparus au cours de l'année 2000, cherchaient à pallier le retard immense qu'avait pris l'Afrique en matière de développement sur la scène internationale. L'Afrique est en effet le seul continent dont le développement et la présence internationale régressent. C'est pour cela que le président sénégalais Abdoulaye Wade proposa en janvier 2001, au sommet France - Afrique de Yaoundé, le Plan Oméga.