Nerval

1790 mots 8 pages
C’est dans une « demi-somnolence » (au temps T1, celui du récit-cadre) que le narrateur retrouve la vision du Valois de son enfance (T3) : « Plongé dans une demi-somnolence, toute ma jeunesse repassait en mes souvenirs. » (§ 1). On comprend l'intérêt que Sylvie a pu avoir pour Proust, et particulier la phrase qui suit : « Cet état, où l'esprit résiste encore aux bizarres combinaisons du songe, permet souvent de voir se presser en quelques minutes les tableaux les plus saillants d'une longue période de la vie. » Relisons le début de « Combray » : « Longtemps, je me suis couché de bonne heure. Parfois, à peine ma bougie éteinte, mes yeux se fermaient si vite que je n'avais pas le temps de me dire : "Je m'endors." » ; et Proust recourt à l'idée de la « métempsycose » : « comme après la métempsycose les pensées d'une existence antérieure [...] »).
C'est bien à une remontée dans le temps que se livre le narrateur : remontée dans l'enfance, amorcée dans le dernier paragraphe du chapitre précédent (« un écho lointain des fêtes naïves de la jeunesse »), et remontée dans le passé national jusqu'à l'époque de Henri IV (T4) : « Je me représentais un château du temps de Henri IV [...] on se sentait bien exister dans ce vieux pays du Valois, où, pendant plus de mille ans, a battu le cœur de la France. » (§ 2). Adrienne, « petite-fille de l'un des descendants d'une famille alliée aux anciens rois de France », et dans laquelle « le sang des Valois coulait », incarne le passé auquel rêve le narrateur.

Le rêve est une seconde vie. Je n'ai pu percer sans frémir ces portes d'ivoire ou de corne qui nous séparent du monde invisible. Les premiers instants du sommeil sont l'image de la mort ; un engourdissement nébuleux saisit notre pensée, et nous ne pouvons déterminer l'instant précis où le moi, sous une autre forme, continue l'œuvre de l'existence. C'est un souterrain vague qui s'éclaire peu à peu, et où se dégagent de l'ombre et de la nuit les pâles figures gravement immobiles

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